Abraham: Le père du monothéisme
Abraham est le père religieux commun des 14 millions de juifs, 2 milliards de chrétiens et du milliard de musulmans que compte le monde aujourd’hui. Originaire d’Ur de Chaldée, en Mésopotamie, il part pour Haran avec sa femme Sarah et sa famille. A ce moment, il servait «d’autres dieux» avec ses frères, dit la Bible. A Haran, il entend l’appel d’un Dieu inconnu de lui: «Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom.»
Abraham, monumental exemple de foi, se met en route vers la Terre promise, uniquement guidé par la confiance qu’il place en Dieu. La suite est connue. Sa femme étant stérile, il a un enfant de sa servante Agar: Ismaël, l’ancêtre des musulmans. Dieu décide pourtant de donner une descendance à Abraham. Sarah enfante Isaac à l’âge de 80 ans. Il est circoncis après huit jours, selon l’Alliance que Dieu a conclue avec Abraham. Pourtant, Dieu intime à ce dernier l’ordre de lui sacrifier Isaac. Abraham se met en route sans broncher et dresse l’autel, alors qu’il avait osé négocier avec Dieu le sort des habitants de Sodome, promise à la destruction. Au moment où il s’apprête à abattre son poignard pour accomplir l’holocauste, un ange de Dieu arrête son geste.
Abraham a-t-il réellement existé? Les historiens n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord sur la question. Pour certains, cela ne fait aucun doute. D’autres pensent que le cycle d’Abraham est légendaire et vise à expliquer les origines d’Israël. Ce cycle remonte à environ vingt siècles avant l’ère chrétienne, et les premiers récits bibliques qui le mentionnent ont été rédigés dix siècles plus tard. En mille ans, l’imagination a pu faire un vaste travail sur les traditions orales.
Le sacrifice d’Isaac choque souvent les lecteurs de la Bible, qui ne comprennent pas qu’un Dieu bon puisse demander un acte aussi ignoble à un père, même s’il s’agit uniquement d’éprouver sa foi. De nombreux exégètes se sont penchés sur ce récit. Ils en ont déduit que la volonté de Dieu est de signifier précisément son horreur des sacrifices humains, courants à l’époque du cycle d’Abraham
Patricia Briel
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